Réserves de substitution
Responsabilité partagée et Emergence d’une démarche collective
Les réserves de substitution des Autizes
Un financement mutualisé et lisible
Le financement des réserves intègre 2 aspects :
- L’investissement a bénéficié en moyenne de 65% de financements publics (Agence de l’Eau, l’Etat, l’Europe, la Région, le Département). Le solde est financé par un emprunt remboursé par les irrigants via une redevance sur le prix de l’eau.
- La gestion, l’entretien et le renouvellement intégralement répercuté sur le prix de l’eau.
Les modalités de fonctionnement des réserves doivent :
- Confirmer la mutualisation des volumes et la gestion Collective
- Assurer dans la durée la propriété publique des ouvrages
- Assurer au maître d’ouvrage une participation financière durable des irrigants
Une gestion adaptée aux conditions du milieu
Période hivernale :
Le remplissage des réserves par prélèvement n’est possible que quand les conditions du milieu le permettent.
Période estivale :
Chaque exploitant choisit une répartition à la quinzaine de son volume. Son volume attribué à la quinzaine est réduit en fonction du franchissement des courbes de gestion :
- Vigilance : 0 à 50%
- Alerte : 50 à 100%
- Alerte renforcée : arrêt de l’irrigation
Retour d’expérience des Autizes et gains sur les milieux
Les réserves ont permis de remonter progressivement les niveaux estivaux de nappe de 3.00m par rapport à l’année la plus sèche antérieurement mesurée.
Si les réserves permettent le maintien en bon état des zones humides, il ne s’agit que d’un outil, car ce sont les règles de gestion qui permettent le respect des objectifs en année exceptionnelle. En 2022, les restrictions de prélèvement sur milieux ont été de 50% sur une bonne partie de l’été.
Le suivi des niveaux d’eau permet de mesurer très nettement les gains des réserves sur les milieux aquatiques et la zone humide :
- Entre 2005 et 2009 (mi parcours de la création des réserves des Autizes), années comparables, le décrochage de la cote de St Arnault s’est produit 45 jours plus tard avec une cote de fin d’étiage supérieure de 40cm.
Modéliser les différents scénarii pour finaliser le projet en fonction des gains
A la différence des Autizes, ce projet plus tardif disposait d’objectifs de gestion. Les différentes modélisations du BRGM ont permis de :
- Définir les besoins en réduction de prélèvement estival pour respecter les objectifs réglementaires.
- Localiser les baisses de prélèvements au regard de leur efficacité sur la zone humide (nappe de bordure).
- Evaluer les éventuels impacts hivernaux du remplissage
Le suivi confirme une incidence faible du remplissage des réserves mais pas de nature à provoquer des rabattements importants. Fin mars 2023, le niveau de la nappe est conforme à la moyenne habituelle alors que l’hiver est réputé plutôt sec.
Contexte des sources de la Longèves (la réserve de Marsais)
Une substitution totale des 250 000 m³ prélevés dont 60 000 en nappe sur les sources de la Longèves.
5 plans d’eau substitués ont été effacés en cohérence avec les objectifs des Contrats Territoriaux Milieux Aquatiques (CTMA Longèves). Le SmVSA met également à disposition de Vendée Eau les surfaces pour création de zones visant l’amélioration de la qualité de l’eau en amont du captage AEP classé Grenelle 2.
Evolution de l’agriculture sur le bassin des Autizes
Sur le secteur des Autizes, où les réserves sont les plus anciennes, le SmVSA a effectué en 2022 une enquête auprès des irrigants.
Typologie d’agriculture :
- 2/3 en agri conventionnelle
- 1/3 en agro bio ou culture de conservation, soit 3 fois plus que la moyenne régionale
- Surface moyenne des exploitations 140ha, essentiellement des exploitations familiales composée de 2 associés
Typologie d’exploitations :
- 34% de céréaliers
- 62% mixte céréales/élevage
- 4% spécialisées (pommes, maraîchage)
Les résultats de l’enquête sont loin de l’image de l’irrigant “maïsiculteur” et “agro-industriel”. Sur ce territoire, la création des réserves a plutôt été facteur de :
- Développement de l’agro bio
- Maintien des petites exploitations familiales
- Maintien des exploitations d’élevages et des petits ateliers indispensables à la préservation des prairies de marais
Conclusion
Il est essentiel de souligner que l’amélioration de la gestion quantitative ne bénéficie aux milieux aquatiques et à la zone humide que si elle est concomitante à d’autres leviers dans le cadre d’une stratégie globale :
- Les contrats Territoriaux Milieux Aquatiques portés par le SmVSA permettent de restaurer les compartiments lits, berges et continuité écologique du marais et des cours d’eau du bassin versant
- Les niveaux d’eaux du marais sont correctement gérés grâce à la mise en place des règlements d’eau (EPMP) et la maîtrise des ouvrages principaux de gestion par le SmVSA.
- La structure porteuse puisse embrasser le périmètre hydraulique efficace.