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Exemples de travaux

1. Les travaux cours d’eau

A. Continuité

Le principe de continuité écologique est issu de la Directive Cadre sur l’Eau, il fait référence à la libre circulation des organismes aquatiques le long des cours d’eau (accès aux lieux de reproduction, d’alimentation, d’abris, de croissance), au bon fonctionnement des réservoirs biologiques ainsi qu’au bon déroulement du transport sédimentaire.

Elle peut être perturbée dans sa dimension amont-aval par des ouvrages transversaux (barrages, seuils, ponts, …) ou dans sa dimension latérale par des ouvrages longitudinaux (digues, berges aménagées, …). Si la notion de continuité écologique est assez récente (2006), le principe de libre circulation des espèces date de 1865. A cette date, une loi impose à certains ouvrages, l’aménagement de passes à poissons.

Depuis 2012 et l’article L214-17 du Code de l’Environnement, les cours d’eau du territoire sont classés selon deux listes :

Liste 1 : Cours d’eau ou parties de cours d’eau qui :

  • Sont en très bon état écologique
  • Sont identifiés comme réservoir biologique nécessaire au maintien du bon état écologique
  • Nécessite une protection complète des poissons migrateurs et aucun nouvel ouvrage ne peut être construit s’il constitue un obstacle à la continuité écologique.

Liste 2 : Cours d’eau ou parties de cours d’eau dans lesquels il est nécessaire d’assurer deux fonctions : le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs.

Sur ces cours d’eau, afin de rétablir ces deux fonctions de la continuité écologique, les ouvrages devront être gérés, entretenus et aménagés selon des règles définies par l’autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou à défaut l’exploitant, dans un délai de 5 ans après la publication des listes.

Dans le cadre des études sur les ouvrages faisant obstacles à la continuité, le SDAGE Loire Bretagne impose d’étudier 4 scénarii sur tous les ouvrages :

  • L’arasement totale
  • L’arasement partiel
  • La gestion des manœuvres
  • L’aménagement d’un dispositif de franchissement

Exemple d’aménagement d’une passe à bassin sur l’Autise – chaussée du Vignaud

Dans le cadre des CTEau, le bureau d’étude propose une ou plusieurs solutions pour chaque ouvrage. Toujours en concertation avec le propriétaire et en conciliant les usages en place, une des quatre solutions peut être envisagée pour rétablir la continuité écologique au droit d’un ouvrage.

Pour les ouvrages de petite envergure, type buse, une recharge granulométrique est souvent priorisée : cela consiste à apporter des matériaux dans le cours d’eau pour rehausser la ligne d’eau à l’aval de l’ouvrage et gommer la chute d’eau bloquant la continuité écologique.

B. Restauration morphologique

La morphologie des cours d’eau ou hydromorphologie se définit par différents critères que sont la largeur du lit, sa profondeur, sa pente ou encore les caractéristiques des substrats. La morphologie est intimement liée à l’hydrologie (débit, connexion à la nappe) car chaque rivière creuse son propre lit de façon à transporter les sédiments qu’elle reçoit de l’amont.

S’agissant d’un milieu en constante évolution, le tracé d’une rivière n’est pas statique et à tendance à changer au cours du temps et dans l’espace en fonction des débits, de la nature géologique des sols et de la pente.

Cependant, l’Homme a depuis des siècles façonné les cours d’eau selon ses besoins. Ces grands travaux tels que le recalibrage, le surcreusement et l’absence de ripisylve ont des conséquences sur la qualité du milieu et sa capacité à héberger différentes espèces.

Pour pallier à cela, on retrouve différentes actions qui permettent de restaurer la morphologie des cours d’eau :

  • La recharge granulométrique : cela consiste à apporter des matériaux permettant au cours d’eau de recréer une diversité d’écoulement et des habitats. Elle permet aussi de remonter les lits incisés, restaurer les écoulements en période d’étiage en remodelant la section du lit.
  • La renaturation est une technique plus lourde en termes de travaux puisqu’elle prévoit de redonner de la sinuosité à un cours d’eau rectiligne. Son premier but est de redonner à la rivière son rôle d’habitat pour toutes les espèces aquatiques. Cela permet aussi de « rallonger » la rivière et donc de ralentir les phénomènes de crues à l’aval.
  • La remise en talweg est le maximum en termes de restauration de la morphologie. Les travaux permettent de redéplacer le lit du cours d’eau dans son lit d’origine (lit situé au point le plus bas).

Exemple du reméandrage sur la commune de l’Hermenault :

Avant travaux : cours d’eau rectiligne

Après travaux : méandres reformés

C. Mise en défens

La mise en défens des cours d’eau se traduit par l’interdiction donné au bétail de divaguer dans le lit mineur du cours d’eau. La principale cause de destruction des berges est l’abreuvement direct du bétail. C’est également un souci de qualité de l’eau car le piétinement des berges augmente le risque de pollution par les matières fécales et la transmission d’agents pathogènes. Le piétinement entraine également la mise en suspension des fines qui vont colmater les substrats à l’aval.

La mise en défens peut comprendre :

  • La pose de clôture électriques ou barbelés au choix de l’exploitant
  • L’aménagement d’abreuvoir ou pompe de prairie
  • La création de passages à gué empierré ou passage busé pour les engins

Ces aménagements permettent à court ou moyen terme, selon la pente et le débit du cours d’eau, de décolmater le substrat à l’aval des travaux et créer de nouveaux habitats.

Clôture et abreuvoir réalisé sur le bassin versant de la Longèves.

La mise en défens c’est également la gestion des franchissements agricoles : que ce soit pour les engins ou pour les animaux, des travaux comme l’aménagement d’un passage à gué ou d’un passage busé sont préconisés. Ils permettent de concentrer les passages en un seul point et de limiter l’impact sur le milieu grâce à l’empierrement du lit mineur et des berges (passages à gué).

D. Végétation

Les travaux sur la ripisylve (végétation de berges) sont principalement le débroussaillage/élagage et l’abatage/recépage d’arbres instables.

Le débroussaillage de la végétation arbustive et buissonnante ne doit pas être systématique : débroussailler inutilement coûte cher, supprime des refuges pour la faune, entraîne la disparition de jeunes arbres susceptibles d’assurer le renouvellement de la strate arborescente et accélère la pollution diffuse vers le lit du cours d’eau. Il convient donc d’apprécier auparavant si les broussailles gênent l’écoulement, si elles gênent l’accès à la rivière pour un chantier futur, si elles gênent la pose future de clôtures ou l’aménagement d’un abreuvoir ou encore si elles empêchent la pratique de loisirs.

A l’intérieur d’un méandre, l’objectif est de conserver les broussailles qui protègent de l’érosion.

L’abatage et le recépage des arbres morts ou instables possèdent un intérêt certain. Les travaux doivent être sélectifs en évitant au maximum les coupes à blanc, cependant le phytophtora (maladie de l’aulne) l’impose parfois. On veille également à conserver la diversité des essences et des classes d’âge. Les travaux visent principalement le rajeunissement de la végétation aussi bien sur les cépées que sur les sujets uniques dont bien souvent le manque d’entretien régulier entraîne leur chute et forment des embâcles dans les ouvrages à l’aval.

Certains accès nécessitent parfois des moyens spécifiques, tel que le débardage à cheval.

 

2. Travaux Marais

A. Curage/Baccage

Le curage a pour objectif premier de rendre sa capacité hydraulique au fossé ou au canal encombré de sédiments, de végétaux ou d’embâcles. En effet, il est essentiel que ces canaux jouent le rôle d’évacuation de l’eau. A l’inverse, ils servent d’alimentation des sols, notamment en milieu tourbeux, avec une gestion du fil d’eau adéquate. Enfin, ils permettent une gestion fine des niveaux d’eau dans la mesure où une forte réactivité est nécessaire.

Avec des vitesses de sédimentation variables mais qui sont parmi les plus rapides des milieux naturels, les réseaux hydrauliques des marais se colmatent et doivent être régulièrement curés. L’échelle de temps qui correspond à une évolution naturelle vers le comblement total d’un fossé se situe le plus souvent entre 50 et 100 ans. Les retours d’entretiens sont de l’ordre de 10 à 20 ans en moyenne.

Le second impact positif du curage est de permettre à des habitats et des biocénoses aquatiques spécifiques de se remettre périodiquement en place. Ces habitats sont complémentaires aux zones de faibles tranches d’eau comme les baisses, à l’échelle d’un marais.

Dans la mesure du possible, selon les canaux et dans l’objectif de limiter leur élargissement accéléré et pour favoriser le développement d’hélophytes, les curages seront principalement réalisés en eau et dans la partie centrale des canaux. Ceci aura pour effet, après un probable glissement partiel des vases en rive, de permettre le développement de risbermes qui auront le pouvoir d’accueillir une végétation fixatrice des berges.

En ce qui concerne le baccage, il est effectué en périodes de faible débits fluvial. Les fleuves côtiers sont sujets aux dépôts sédimentaires significatifs qui se traduisent par le développement d’un bouchon vaseux qui colmate progressivement l’estuaire.

Le Syndicat Mixte dispose d’un bac dévaseur spécialement dédié à l’entretien des estuaires dont la vocation est de remobiliser les dépôts sédimentaires.

Préalablement au passage du bac dévaseur, un 1er passage est effectué à l’aide de la fraise placée à l’avant du bateau pour décompacter la vase et faciliter le travail. Le râteau est ensuite déployé sur toute la largeur du canal et décape la vase (mise en suspension) jusqu’à 50cm de profondeur puis le courant l’emporte vers la baie de l’Aiguillon.

Les interventions sont réalisées sur octobre/novembre et janvier/février et sur des coefficients de marée supérieur à 70. Le calendrier est établi en concertation avec le Comité Régional de la Conchyliculture des Pays de la Loire en lien avec les activités et les contraintes des conchyliculteurs de la baie de l’Aiguillon.

B. Berges

La restauration des berges apparaît comme un enjeu important vis-à-vis de l’envasement des réseaux mais traduit également d’autres objectifs que sont :

  • La reconquête des habitats de berges et les interfaces de transition.
  • Favoriser l’implantation d’hélophytes et de ripisylve en tant que zones de refuges et/ou de fraie pour la faune aquatique.
  • Favoriser l’implantation d’hélophytes et de ripisylve afin d’accroitre les capacités auto-épuratrices des voies d’eau.
  • Préserver la diversité des habitats en maintenant des berges érodées sur les secteurs à faible ou très faible enjeu riverains (nidification du martin pêcheur…).
  • Prévenir l’envasement des réseaux induit par les érosions des berges.
  • Sécuriser les infrastructures routières riveraines des voies d’eau.

1) Adoucissement de berges

L’adoucissement de berges consiste principalement à casser la crête de la berge et à effectuer un pendage variable. Les matériaux de déblai peuvent ainsi être remis en pied de berge. Il ne s’agit que de travaux simples de terrassement. Cette technique s’applique nécessairement dans les secteurs où le recul de du trait de berge est possible, et essentiellement en bordure des cultures avec bandes enherbées. Des contraintes d’emprise foncière peuvent limiter la réalisation de ces travaux.

Schéma de principe :

A cette technique d’adoucissement, d’autres opérations complémentaires peuvent être associés :

  • Mise en place d’un système noyé de fixation en pied de berge (pieux, enrochements).
  • Mise en place d’une végétation sur la partie adoucie à l’aide d’un enherbement, d’un ensemencement ou d’une plantation d’hélophytes.

 

Avant travaux

Avant travaux

Pendant travaux

Après travaux

2. Technique mixte

Les opérations de restauration de berges sont justifiées par trois principaux critères :

  • L’ampleur des dégradations, justifiant une remise en état structurelle
  • La présence d’infrastructures à proximité, enjeux de sécurité
  • La nécessité de mettre en œuvre des dispositifs pérennes dans le temps

Le soutènement peut être réalisé suivant deux techniques selon la configuration du site (zone calcaire, profondeur en pied de berge…) :

  • A l’aide de pieux en bois espacés: dans le cas d’utilisation de pieux en châtaigniers, ils seront positionnés sous le niveau de l’eau pour éviter leur pourrissement et l’effet de barrière entre le lit du cours d’eau et les habitats de berge. Le géotextile synthétique doit être durable dans le temps car il forme une enveloppe immergée qui a pour objectif de préserver le pied de berge de l’érosion due principalement au marnage. Cette technique reste fort coûteuse et contraignante techniquement avec une dégradation importante dans le temps.

  • A l’aide d’enrochements: l’utilisation d’enrochements en soubassement se limitera à la cote des plus hautes eaux, la partie supérieure de la berge peut alors être adoucie (si possibilité de retrait) pour être rapidement colonisée par les végétaux et hélophytes. Cette technique a une meilleure durée dans le temps, permet d’apporter une biodiversité à la berge (par colonisation des interstices) et constitue un rempart aux ragondins. La technique de mise en place est également plus simple.

  • Plantation d’hélophytes : Les opérations de plantation sont associées aux travaux d’adoucissement de berge et selon les cas à ceux de technique mixte. Cette typologie d’action affecte de manière directe la fonction épuratoire et biologique puisqu’elle permet de restaurer els secteurs à nu. Les habitats de berges sont alors reconstitués et la végétation améliore les capacités d’autoépuration du milieu.
    Cette action permet également, en complément de l’adoucissement de berge, de limiter les érosion grâce à l’emprise du système racinaire des hélophytes. Ils seront plantés en mottes de manière à s’installer rapidement et à jouer au plus tôt un rôle efficace en termes de protection des sols.
    La composition des listes de plantes hélophytes est déterminée en fonction de la hauteur d’implantation des végétaux par rapport au niveau moyen des eaux et s’effectue de manière à respecter les successions naturelles typiques des rives.